Alcool au volant, fatigue, automédication – comment prévenir les risques ?
- 15/05/21
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Autant de facteurs qui sont susceptibles d’aggraver les risques routiers. Celui d’être responsable d’un accident mortel est multiplié par 17,8 chez les conducteurs ayant consommé de l’alcool*. Près de 30 % des accidents seraient quant à eux provoqués par la fatigue, tandis que certains médicaments peuvent également être dangereux. Il est donc essentiel de limiter les causes qui aggravent la baisse d’attention.
Fatigue : la traiter en amont
La fatigue est un problème central puisqu’elle favorise la somnolence au volant. Trouvant généralement son origine dans une dette de sommeil, il faut donc agir avant son apparition autant que possible.
Dormir selon ses besoins et à heures régulières, de même qu’éliminer des comportements anodins comme la veille devant un écran, qui se répercutent à la fois sur la durée et la qualité du repos, sont cruciaux. La somnolence interviendra sinon le lendemain, en particulier pendant les périodes monotones, comme au volant. « Dès les premiers signes, le conducteur doit s’arrêter parce que les risques d’avoir un accident dans la demi-heure qui suit sont multipliés par trois ou quatre. » explique le professeur Damien Léger, président du Conseil scientifique de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).
L’on conseille de faire une pause toutes les 2h. Lorsque la conduite intervient après une longue journée, il faut avoir conscience que dix-sept heures de veille active équivalent à 0,5 g d’alcool dans le sang. Rappelons que les nouvelles générations de véhicules peuvent aider à détecter la baisse de vigilance du conducteur et la signalent.
Alcool au volant : tolérance zéro
Si le taux d’alcoolémie toléré diffère selon chaque pays en Europe, l’alcool au volant demeure l’une des principales causes d’accidents de la route. En France et en Espagne, on estime par exemple qu’environ un tiers des accidents mortels concerne un conducteur dont l’alcoolémie dépasse le seuil autorisé (0,5 g/l de sang) ; le risque d’accident s’en trouve triplé avec une alcoolémie de 0,8 g/l.
Le risque pour le transporteur ne se limite pas à la seule conduite. Il s’étend aux chutes lors de l’accès à la cabine ainsi qu’aux opérations de manutention ou de bâchage. Gardons en tête qu’un seul verre représente déjà une augmentation de 0,2g/l de sang. Pour éviter de prendre la route en état d’ivresse, il est déjà possible d’installer un éthylotest anti-démarrage sur certains véhicules. C’est un dispositif interdisant le démarrage du véhicule si le taux d’alcoolémie du conducteur est supérieur à la limite légale en vigueur, ou supérieur à un taux exigé par le responsable du véhicule. Toutefois, pour être serein, s’abstenir rigoureusement de boire si l’on doit prendre le volant est encore l’unique solution.
Automédication : quand se soigner peut provoquer l’accident
Perçue comme anodine ou routinière, la prise de médicament n’est pourtant pas un geste banal. Alors qu’elle part d’une démarche pour être en meilleure capacité de travailler, l’automédication peut au contraire se révéler accidentogène. En hiver, nombreux sont les conducteurs qui font usage de médicaments pour lutter contre l’état grippal. Certains de leurs composants peuvent avoir un puissant effet sédatif, qui plonge le conducteur dans le sommeil sans signe avant-coureur.
Afin de parer aux risques, un effort de pédagogie et d’information de ses chauffeurs sera la meilleure décision. On rappellera aux chauffeurs de toujours vérifier si leur médication est compatible avec la conduite, et de demander l’avis d’un pharmacien ou d’un médecin en cas de doute. De même, une piqûre de rappel sur les possibles conséquences de la prise de médicaments sera le plus efficace quitte à échelonner les interventions tout au long de l’année. Cela sera aussi une opportunité pour redire que la vigilance s’impose à la fois vis-à-vis des traitements au long cours (diabète, hypertension, etc.) et vis-à-vis des prises ponctuelles (douleurs, fièvre, etc.).
Enfin, n’oublions pas qu’il existe un effet multiplicateur des risques routiers lorsque manque de sommeil, alcool au volant ou automédication sont associés. Même si toutes causes confondues, le nombre de décès sur les routes de l’Europe des 27 a baissé de 23% entre 2010 et 2019, et de 2% entre 2018 et 2019, à l’échelle européenne, afin de poursuivre cette baisse, de nouvelles législations européennes imposeront plusieurs équipements de sécurité sur tous les nouveaux modèles de véhicules à partir de 2022.