Marché des VUL et VCO : pourquoi est-il sous tension ?
- 22/01/23
- 4 min
Les délais de livraison des utilitaires légers et des véhicules carrossés d’origine subissent non seulement des difficultés partagées par l’ensemble de l’industrie automobile, mais aussi des contraintes spécifiques. Elles s’expliquent en partie par le très haut degré de mutualisation industrielle atteint par cette catégorie de véhicules. Fraikin fait le point sur le marché des VUL.
Au cours du premier semestre 2020, le premier confinement a provoqué un ralentissement de la production automobile mondiale, un report de ses investissements et la suspension d’approvisionnements essentiels à la filière. Fin 2020, le marché européen a connu un rebond inattendu, aussi violent que fut la baisse d’activité trois mois plus tôt. Les constructeurs qui craignaient jusque-là de devoir gérer un excédent de stocks se sont, au contraire, montrés incapables de répondre à la demande et contraints d’allonger les délais de livraison.
Ecouler les stocks des véhicules « Euro 6D temp », invendables dès janvier 2021
Double premier point de tension majeur pour le marché des VUL : une tendance au désengagement des motoristes vis-à-vis du diesel d’une part, et arrivée à échéance de la réglementation du 1er janvier 2021 à partir de laquelle ces véhicules devront être conformes à la norme « Euro 6D full » alias « Euro 6d ISC-FCM ». Afin d’éviter la constitution d’un stock invendable après cette date, les constructeurs ont volontairement limité en 2020, voire interrompu, la production de modèles adaptés à la précédente norme « Euro 6D temp ». Le contexte particulier du premier semestre 2020 a en outre incité à ne planifier la production de certains modèles « Euro 6D full » qu’à partir du second semestre 2021. Les livraisons des véhicules s’en trouvent décalées. D’autre part, les motoristes n’investissent plus dans les moteurs diesel pour VUL et VP. Ces motorisations n’équipaient plus que 28% des voitures neuves vendues en Europe en 2020 alors que 92,4% des VUL européens restaient fidèles au diesel.
Le marché des VUL freiné par la crise des semi-conducteurs
La microélectronique est de plus en plus stratégique pour les constructeurs automobiles, car elle constitue un élément incontournable dans les véhicules aujourd’hui. Toutefois, ces mêmes composants connaissent une demande renforcée au niveau mondial depuis le début de la pandémie, car ils entrent également dans la composition des téléphones et ordinateurs mobilisés par le télétravail généralisé. Concentrée autour d’une poignée d’acteurs dont Infineon et TSMC, la production de microcontrôleurs est en surchauffe et ne parvient pas à répondre à l’emballement de la demande. Au niveau des composants électroniques, la pénurie pourrait durer jusqu’à fin 2021. A cela s’ajoute la pénurie de quartz nécessaire à la fabrication d’écrans à une époque où les tableaux de bord les intègrent volontiers. Conséquence de la situation industrielle de l’électronique, le délai de livraison d’un véhicule dépend étroitement des options souscrites si elles comprennent de l’électronique.
La mutualisation des productions retarde la reprise
Dernier élément mettant le marché des VUL en difficulté : la mutualisation croissante des équipements entre VUL et VP. Partageant de très nombreux sous-ensembles techniques, les arbitrages nécessaires sur les ressources en cas de forte demande peuvent être défavorables aux VUL. D’autant plus que les usines spécialisées dans les VUL sont relativement peu nombreuses. Elles peuvent atteindre leur limite de capacité lorsque le marché se montre nerveux, comme l’année passée. Enfin, l’équipement du VUL pour une application métier, par exemple un insert frigorifique, allonge également les délais. Au cours du premier semestre 2021, le meilleur moyen pour réduire le délai de livraison d’un VUL consiste à choisir le véhicule le moins richement doté en équipements électroniques. Un chargeur optionnel pour un VUL électrique ou un système audio haut de gamme peuvent repousser la livraison de plusieurs mois. Il est toutefois à prévoir que le marché se remette sur pied d’ici à quelques mois, tout comme le marché du leasing qui a également traversé la crise.
À lire aussi
La location longue durée : la solution la plus avantageuse pour les professionnels ?
Optimiser sa logistique pour les Jeux Olympiques 2024 avec le digital et la flexibilité
- #Jeux Olympiques 2024
- #marchandise
- #véhicule
- #Gestion de tournées
- #logistique
- #Location de véhicules