e-commerce : les nouveaux modes de livraison

Repas, courses, informatique, vêtements… On peut aujourd’hui tout se faire livrer, et personne ne s’en prive. Pour répondre à cette tendance de fond, les acteurs de la logistique ont déployé de nouveaux modes de livraison, adaptés aux attentes des consommateurs. Revue de détail…

En phase ascendante durant toute la décennie 2010, le e-commerce a connu une forte accélération pendant la période Covid. En France, selon une étude de la Fevad*, son chiffre d’affaires– produits et services - a atteint 129 milliards d’euros en 2021, un chiffre en hausse de 15,1% par rapport à 2020, qui représente 14,1% du commerce global. A elle seule, la vente de produits en ligne a progressé de 42% entre 2019 et 2021. En télétravail ou confinés à domicile, les consommateurs ont pris l’habitude de commander à distance, et de se faire livrer. « Les enseignes alimentaires qui avaient la capacité de livrer leurs clients ont connu un véritable boom ces dernières années », assure Sylvain Devienne, Responsable de Marché Alimentaire sous Température Dirigée et Santé chez Fraikin. Même s’ils sont retournés dans les magasins physiques depuis la fin des mesures sanitaires, ce mode de consommation à distance est rentré durablement dans les mœurs. « Les consommateurs ne vont plus chercher leurs produits mais attendent qu’on le leur apporte », résume Olivier Peiffert, Chef de Marché Transport et Logistique chez Fraikin.   

Livraison à la carte

Dans l’air du temps, le e-commerce s’est accompagné d’une évolution des modes de livraison. Si la livraison à domicile reste plébiscitée (80%), d’autres alternatives se sont développées en parallèle : l'omnicanalité devient la norme. Le click and collect, par exemple. Le client continue à commander en ligne, mais se charge de récupérer sa commande lui-même, s’épargnant ainsi le coût d’une livraison et ses complications éventuelles. Autre option en forte croissance : le point relais. La livraison à domicile est souvent compliquée, pour le livreur et le destinataire final. Le premier ne sait pas si le second sera chez lui au moment de son passage, tandis que le second ne maîtrise pas l’heure d’arrivée de son paquet. Le point relais résout cet épineux problème d’incertitude mutuelle : le colis est déposé dans un magasin à proximité du domicile du destinataire, qui peut ainsi le récupérer quand il le souhaite, sur une large plage horaire. Le livreur, lui, a la possibilité de réaliser des dépôts groupés, et s’évite la contrainte chronophage et donc coûteuse du porte à porte.

Points relais et consigne automatique

Le maillage des points relais s’est fortement densifié ces dernières années, poussé notamment par des plateformes de vente entre particuliers telles que Vinted ou Leboncoin, qui se sont associés pour cela à des acteurs de la logistique comme Mondial Relay. Plusieurs enseignes de la grande distribution ont également choisi de s’appuyer sur ce modèle. Plutôt que d’ouvrir de vrais magasins en centre-ville, des marques comme Cora ou E.Leclerc y installent des points relais à leur nom : les clients font leurs courses en ligne, et viennent y récupérer leurs achats. L’enseigne évite les charges d’un vrai magasin, tandis que les clients récupèrent leurs courses à côté de chez eux. C’est un service généralement gratuit, et le client bénéficie du choix d’une grande enseigne qui propose des services de proximité. A noter qu’il existe une variante du point relais : la consigne automatique. Le colis n’est plus déposé dans une boutique mais dans un casier, sécurisé avec un code, accessible 24h/24h.

Drones livreurs

Moins connue, mais tout aussi dans l’air du temps : la livraison collaborative, inspirée du co-voiturage. Cette-fois, le colis n’est pas pris en charge par un livreur professionnel, mais par un particulier volontaire, inscrit sur une plateforme comme Yper, en échange d’une petite rétribution, inférieure au coût d’une livraison classique.

Enfin, impossible d’achever cet inventaire des nouveaux modes de livraison sans évoquer le plus médiatique d’entre eux : la livraison par drones, qui a fait beaucoup parler d’elle il y a quelques années. En 2014, Amazon prévoyait de livrer des milliers de colis jusqu’à 2,2kg autour de ses entrepôts par des drones volant jusqu’à 90km/h. Si le projet n’a pas vraiment décollé, reste que sur le papier la livraison volante conserve de sérieux atouts pour des zones isolées ou éloignées, qu’elle permet en théorie de desservir à moindre coût, sans avoir à mobiliser un véhicule et son conducteur. On peut aussi imaginer des livraisons par des véhicules autonomes terrestres, mais on est encore dans le registre de la science-fiction, même si la technologie évolue.

* Fevad : Fédération du e-commerce et de la vente à distance